Interopérabilité des systèmes industriels
Créé par la Fondation OPC, OPC UA, aussi connu en tant qu’IEC 62541, est la norme d’interopérabilité de l’Industrie 4.0 et l’Internet des objets industriels (IIoT). Considérée comme un langage commun, elle permet d’échanger des données structurées à l’intérieur d’une machine, entre machines, et d’une machine à un système. Afin d’apporter une réponse concrète aux sociétés désireuses de l’adopter la technologie OPC UA, 4CE Industry a lancé en 2009 le projet OpenOpcUa. Son objectif premier est d’implémenter la technologie OPC UA dans un modèle open source, natif et multiplateforme.
Apparue au milieu des années 1990, la Fondation OPC veille à la création du standard, sa normalisation et la certification des applications OPC UA. À l’origine, la Fondation OPC propose une première version de sa technologie basée sur COM et DCOM de Microsoft. Puis, en 2005, la Fondation se lance dans un nouveau projet : OPC UA pour OPC United Architecture. « C’est un OPC nouvelle génération, de meilleure qualité, fruit d’une dizaine d’années d’expérience et de million d’installations opérationnelles en OPC », commente Michel Condemine, gérant de 4CE Industry et à l’origine du projet OpenOpcUa.
La fondation OPC est passée à OPC UA pour trois grandes raisons. En 2004, Microsoft arrête DCOM pour se tourner vers .Net. Comme le précise l’expert, « il n’y avait point d’OPC sans Microsoft ». De leur côté, les demandes utilisateurs ont également évolués. « Ils voulaient plus d’interopérabilité. Ils voulaient sortir du champ Microsoft pour faire de l’OPC dans les systèmes embarqués ». Enfin, il y avait des problèmes et limitations techniques liés à COM/DCOM. Il s’agissait principalement de la complexité de mise en œuvre dans un environnement réseau.
Dans la pratique, comment fonctionne la technologie OPC UA ? OPC UA, aussi connue en tant que norme IEC 62541, permet l’interopérabilité des systèmes industriels. Selon Michel Condemine, il y a, dans cette technologie, deux grandes facettes. La partie en charge de la plomberie (le transport sécurisé de l’information) et la modélisation des données (l’organisation de cette information). « On ne traite pas de la même façon les objets connectés industriels qu’un process en LAN classique », nous explique Michel Condemine. Les nombreux avantages qu’offre OPC UA ont fait pencher la balance de son côté. Tout d’abord, le multi-plateforme ; c’est-à-dire la possibilité de faire de l’OPC UA sur n’importe quelle cible matérielle et logicielle, la cybersécurité adressant les problématiques au sein des sites industriels et le modèle de données. Le fait que ce soit une norme a également permis à OPC UA de pénétrer plusieurs marchés. « Ce qui est unique dans OPC UA, c’est de réunir l’ensemble de ces fonctionnalités dans une seule technologie ».
Depuis de nombreuses années, le consortium industriel allemand a fait le choix de l’OPC UA comme standard pour les communications entre équipements. Il est aussi beaucoup utilisé en France, même si le terreau industriel n’est pas comparable à l’Allemagne. On le retrouve, chez nous, dans le monde de l’énergie, des transports, de la logistique…
L’implémentation d’OPC UA dans OpenOpcUa
En vrai technophile, Michel Condemine a décidé de lancer le projet OpenOpcUa afin d’offrir une implémentation de référence, prête à l’emploi, extensible et adaptable. « OpenOpcUa c’est un million de lignes de code aujourd’hui, sans compter les extensions réalisées par les contributeurs ». L’objectif de ce projet ? Proposer un outil à la fois pédagogique et qui permet aux sociétés intéressées, de l’utiliser pour implémenter OPC UA dans leur offre. « Le pourcentage de couverture des fonctionnalités de la spécification OPC UA est tellement important dans OpenOpcUa qu’un industriel peut l’intégrer très facilement et rapidement dans son produit ». La maturité d’OpenOpcUa lui permet également d’être utilisé sans développement supplémentaire. En outre, comme c’est un modèle open source, une fois que les clients ont financé un sponsoring, ils ont accès au code sans limitation de runtime, et pour certains, à une formation, au support technique et à l’accompagnement pendant la durée de leur projet. « Grâce aux sponsors d’OpenOpcUa et notamment de 4CE Industry, l’implémentation progresse sans cesse, car OPC UA évolue », analyse l’expert. Les clients exprimant de nouveaux besoins, l’implémentation de nouvelles fonctionnalités dans la base de code doit être prête pour de futures demandes. Pour Michel Condemine, la formation est une bonne façon de commencer. Lorsque le client a une vision claire de la technologie et qu’il fait le lien avec ses besoins, il a la possibilité d’aller plus loin avec OpenOpcUa. « On assure bien la promotion d’une technologie si on réussit à la faire comprendre ». Le prochain enjeu du secteur ? « Les IoT Industriels ! C’est un enjeu extrêmement important pour la Fondation OPC, auquel répond la version 1.04 de la spécification OPC UA », conclut Michel Condemine.